Laurent Fignon, je me rappelle de lui, j'avais la trentaine et lui environ 18 ans. Nous courions dans la même course cycliste à Combs la ville en Seine et Marne. Déjà il promettait, il avait gagné la course. C'est vrai qu'il était chez lui.
Cet été je l'ai écouté sur la A2, sa voix brisée n'avait pas la langue de bois. Ce qu'il disait était vrai, réel, comme sa maladie était réelle. Cette maladie, cette bête, cette monstruosité redoutable que l'on craint: le cancer.
Le cyclisme, la petite reine comme l'on dit entre-nous, était notre passion. On le sentait, en écoutant A2, à expliquer les rouages du vélo, les mouvements du peloton, les attaques de coureur. Leurs erreurs de tactique aussi, le disant fortement sur l'antenne.
Comme lui c'est ma passion, je continu de rouler. Je me fais mal à l'entrainement, je pousse toujours mes limites dans la vitesse, mais quel plaisir. Après la souffrance, on se sent bien.
Ma passion est tellement forte que j'en suis à l'écriture d'un roman policier, où l'action se déroule dans le milieu cycliste.
Et bien sur je fais allusion à Laurent Fignon et la course que l'on a fait ensemble il y a une trentaine d'année. C'est loin, mais tout prêt en ce moment.
Au revoir l'"intello" tes luttes auront été formidable.
Gérard Porcher